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Comme je prends toujours beaucoup de plaisir à découvrir les travaux évoqués dans cette rubrique, voici ma contribution, qui remonte déjà à 2-3 ans.
Ma Notin Super Camping plan n°6 n'a jamais changé de garage jusqu'en février 2009. Malheureusement, la toiture avait les dernières années laissé passer l'eau et le plafond, des liteaux et des ardoises étaient même tombés dessus, perçant la toile de pavillon. L'humidité ambiante avait fait moisir tout l'intérieur et gripper les béquilles (un des sabots est percé par la rouille). Sa dernière utilisation remontait à 1978, 31 ans plus tôt.
Rapatriement sans souci mais sur remorque.
Démontage de tous les feux ajoutés en 1956, du rail d'auvent moderne en alu et de la baguette de ceinture, la même que celle utilisée encore dans les années 70.
Décapage de la peinture, au décapant chimique, au disque abrasif, mais mon outil préféré reste encore la lame de cutter. Evidemment, vue la surface, c'est un peu long. J'espérais mettre à nu les teintes d'origine puisqu'elle a été repeinte en gris clair uniforme au moins une fois mais rien de probant n'est apparu. La seule certitude est le gris cuirassé de la partie basse encore visible dans les coffres sous plancher. Et les souvenirs du propriétaire, qui l'a connue en deux tons de gris, pavillon blanc. Mais les lanternaux étaient-ils peints ou vernis ? les parties latérales du toit surélevé étaient-elles grises ou blanches ? Mystère.
Autre interrogation : comment extraire les volets pour les revernir ? Ils ne sortent ni par l'extérieur, même en démontant la tôle sous la fenêtre (j'ai essayé), ni par l'intérieur à moins de déclouer abondamment le contreplaqué (j'ai également retiré la baguette vissée sous les lanternaux mais n'ai rien voulu déclouer). Apparemment, l'opération n'était pas prévue.
Quelques bois de brancards de bas de caisse étaient réduits en poussière. Il a fallu les remplacer.
Le rail d'auvent arraché, une gouttière prélevée sur une Goélette plus récente mise en pièces a été reposée, en copiant le profil sur l'autre. Les baguettes de ceinture se rejoignant d'origine avec un biseau de 45°, les deux coins droits avaient été coupés. Là aussi, une baguette de la Goélette a permis de les rallonger (colle cyanolite + pièce d'alu emmanchée derrière). Merci à Daniel D., le donneur d'organes.
Ensuite, un ami carrossier m'a accueilli pour que je finisse le ponçage avec une orbitale professionnelle. Il a ensuite mastiqué les plus gros défauts, neutralisé les points de rouille au niveau de la ceinture de caisse et apprêté (polyester). J'ai reponcé toute la surface et remplacé les 4 baguettes en bois verticales aux 4 coins de la caisse, tombées en poussière, par des neuves. Pas assez entamées par des traits de scie parallèle, j'ai cassé les premières. Idem si l'on ne préperce pas les trous de clous, le bois éclate. Le professionnel a ensuite ressoudé et mastiqué le garde-roue droit plusieurs fois accidenté et pistolé le tout en deux passes. Je désirais un résultat final le plus propre possible mais pas neuf sortie d'usine, et aussi limiter la facture. Certains défauts apparaissent donc, traces de chocs anciens, mais le compromis me convient.
Dernières opérations de tôlerie : la confection de 5 obturateurs de serrures de coffres (heureusement, il restait un modèle !) dans une feuille d'acier galva, le remontage des garde-boue avec jonc d'aile neuf, soudure d'un cercle en fer sur trois pattes sur les jantes pour clipser une paire d'enjoliveurs d'époque d'origine inconnue mais qui donnent un fini plus élégant que les roues nues et forcément grasses. Et une plaque rétro-éclairée en plexiglas peint dans laquelle j'ai intégré deux feux anciens. Passons sur le dérouillage des vérins et de l'essieu,sa peinture antirouille en noir, la vérification des freins et le renforcement du plancher. Comme cette Notin n'a que peu roulé, j'ai conservé les roulements d'origine, noyés dans de la graisse neuve.
Au prochain numéro, la réfection du pavillon en toile et du mobilier.
C'est passionnant. Tu as mis des Labinal en verre comme feux, comme sur les Notin à partir de 1963 ou 64 ?
La peinture ultra-brillante ne l'était probablement pas autant d'origine, mais qu'est-ce que c'est beau.
Ce qui est impressionnant, c'est que les volets sont absolument identiques à ceux des toutes dernières Notin sorties dans les années 80, longévité étonnante s'il en est.
C'est tout simplement phénoménal. Je suis scotché par le travail réalisé extérieurement et pas du tout inquiet pour l'intérieur qui a dû être traité avec la même attention.
Chapeau bas, monsieur Bruno.
Bravo !
Cet avant/après permet bien de voir l'énergie qu'il faut donner pour rénover une caravane pourtant en état plus que correct . Le résultat est superbe, et, je te l'ai déjà dit, le choix des couleurs très judicieux, c'est très élégant ! Pas de superflu, même l'éclairage est discret mais sûrement efficace.
J'imagine bien l'émotion que tu as dû avoir à l'ouverture des portes du garage.
Est une C4 dont on aperçoit la malle Coquille ?
Merci pour vos commentaires. Pour répondre à Fannotin, ce sont des feux Marchal beaucoup + petits que les Labinal, sans culot ni douille derrière. La lumière vient des 3 navettes installées dans la cavité rectangulaire. j'ai aussi supprimé tous les tourniquets servant à accrocher la toile d'auvent et les 2 attaches (AV et AR) de l'arceau extérieur d'auvent, cintré au profil de la caravane, qui voyageait sanglé dessus. Personnellement, j'ai toujours eu horreur des auvents et de tout le bataclan qui va avec, il faut pour moi que la caravane soit prête à atteler dans la demi-heure pour aller voir + loin si l'herbe est aussi verte. Ci-dessous 2 photos de la rouille à la ceinture de caisse, sur le panneau AR soumis aux infiltrations dans le garage et ailleurs. Neutralisée et mastiquée, elle ne réapparaît pas derrière la baguette en alu polie.
Bref, le pavillon. Jusqu'en 1958, le contreplaqué extérieur est recouvert de toile de coton peinte. Elle était percée à plusieurs endroits, craquelée sur les côtés pliés à angle droit. J'ai donc décloué les 2 gouttières AV et AR (bien des clous ont dû être coupés sous la tête) et arraché la vieille toile, enduit les endroits où le CP était abîmé pour rattraper les creux.
N'ayant qu'une confiance moyenne envers le coton peint, j'ai acheté une toile plastifiée imperméable que j'ai collée et agrafée sur les bords, la moitié AV de la caravane puis l'AR.
J'ai ensuite recloué les gouttières peintes auparavant à part en intercalant un cordon de joint. Les clous en laiton ont été peints en dernier d'une goutte au pinceau.
Etape suivante : clouer une baguette 1/2 rond sur les bords. Le rayon de courbure est assez grand pour que le bois le suive sans souci. Il faut juste couper les extrémités en sifflet et leur donner une forme correcte, rectifiée à l'aide de joint en cartouche, qui dévie aussi l'eau de ruissellement vers l'extérieur. Enfin peinture à la brosse en couches multiples de blanc (et raccord de gris dans les 4 angles).
Dernier détail : la confection d'une patte pour remettre un triangle de signalisation, à la place de l'ancien. J'ai pu récupérer le fil + coupé à ras et utiliser les trous de vis. La fente dans le toit est la hotte de la cuisine. On ne dirait pas mais sa prise au vent est telle qu'il se couche en roulant. Il faudrait des fixations + serrées ou un hauban. Ou que je roule moins vite !
Quel chantier... Bravo.
Quel boulot ! C'est toujours impressionnant de voir combien la passion, la connaissance, la compétence manuelle, les heures de travail permettent de rendre vie à nos belles endormies !
Regina Reginetta de 1970 - Digue 390 LP 1972 - Sprite Major de 1972 - Paradiso T3 de 1977 -
Superbe cette caravane (Roulotte) est magnifique. BRAVO pour la restauration !
En effet, on est loin de la simple peinture, c'est surprenant le système de toit recouvert d'une toile. Quel travail et surtout quel résultat !!!
En revanche, c'est incroyable de voir que les volets, les crochets d'auvent, le système d'ouverture des lanterneaux, sont vraiment identiques aux Notin bien plus récentes.
Je comprends mieux pourquoi les personnes à qui je montre des photos de mes caravanes trouvent ça très ancien....
Continuons avec le mobilier intérieur : il était entièrement recouvert de moisi, ce qui n'est pas grave, mais tous les contreplaqués étaient délités en trois feuilles, parfois elles-mêmes constituées de plusieurs morceaux. Pour les recoller proprement, il a fallu désassembler les cadres sans casser les tenons. L'opération s'est assez bien passée pour les carcasses de meubles, moins bien pour les portes. J'en ai démonté deux que je n'ai pas réussi à réassembler d'équerre, aux exactes dimensions d'origine. J'ai donc dû jouer du rabot et arrêté les frais,tentant de recoller les autres au mieux sans les désassembler, en glissant de la colle à bois entre les feuilles par les fentes. Après tout collage, une nuit sous presse (enfin 30 kg de carrelage dessus).
Les banquettes présentent 2 tiroirs à gauche, un couvercle relevable à droite. La grande surface d'assise a peu de renforts et les 2 s'enfonçaient aux endroits où ils étaient cassés. J'ai refait une cloison solide entre les tiroirs, refait quelques renforts en bois et placé 2 tringles amovibles sur le coffre droit. Maintenant, on peut s'assoir ! Les coussins n'existaient plus. J'ai voulu faire tailler des pains de mousse au marché St-Pierre à Paris (haut lieu de la couture) mais c'était hors de prix. J'ai donc acheté un matelas 140 x 190 en 15 cm d'épaisseur dans lequel j'ai coupé mes deux banquettes de 60 x 180. C'est bien mieux et bien moins cher. Le tissu vient lui du marché St-Pierre, un coupon d'ameublement en solde, chiné vert et vieil or bien dans le ton années 30 mais plus du tout à la mode d'aujourd'hui, tant mieux. Ne sachant pas s'il y avait des dossiers, aucune marque n'apparaît sur les parois, je n'en ai pas fait, seulement 4 traversins au lieu de 2 en série sur les Notin ultérieures, passepoilés comme les matelas.
Le reste est classique : remettre en service le gaz (un réchaud seulement, bouteille dessous), l'éclairage électrique (2 plafonniers à faire rechromer) et le service d'eau. Malgré des tuyaux neufs et un joint au bouchon de remplissage, le circuit sous pression fuit malheureusement et la pompe à vélo est HS (j'ai détourné le tuyau d'air pour en brancher une autre, moderne). La cloison arrière, dans le placard de pavillon et à sa base, est assez abîmée par les infiltrations, il a fallu masquer cela au mieux. Le seul point non satisfaisant est à mon avis le lino couleur granit de mauvaise qualité qui supporte difficilement les différences de température et se déforme.
Il est assez surprenant de constater qu'à l'époque, même si on est en présence d'un modèle déja haut-de-gamme, les placards et autres parois intérieures "cachées" ne sont ni vernies ni peintes.
D'une, ce n'est pas très beau quand on ouvre le mobilier, mais en + d'être difficile à nettoyer, le bois n'est pas protégé de l'humidité.
Mais cette remarque est valable aussi pour tout le mobilier ancien, à croire qu'avant, il n'y avait pas besoin "d'équilibrer l'hygrométrie " du bois.
Le réchaud est superbe, très années 30 !
Le lino n'est plus d'origine ?? On aperçoit un lino façon "plancher" sur les photos avant restauration... :mmm:
je me demande si un lino rouge à arabesques ou moucheté marron n'eut pas été + judicieux, car il ne faut pas oublier que dans les années 30-40, on utilisait des teintes plutot sourdes et sombres , très chaleureuses mais pas forcement lumineuses...
L'avantage de ton sol gris, c'est qu'il reprend la teinte extérieure. :bigup2:
Dernière modification par trellex42 (15-02-2013 15:05:19)
J'adore cette machine à remonter le temps !
superbe , féliciations superbe travail !!!!
concernant la signalisation de toit , plutot que de le fixer en rigide , j'ai eu un modèle assez semblable qui était monté avec un ressort genre ressort de porte travaillant en torsion qui lui permettait de se coucher et de se relever tout seul en fonction de la vitesse , plus on va vite , plus il se couche et à l'arret il est quasi droit .
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